Nous sommes le 17 mai, il est 4h du matin, je mange quelques pâtes et un gâteau énergétique afin d’être d’attaque pour cette longue journée.
Je prends la direction du parc à vélo en compagnie de mes parents.
6h30 me voilà sur la ligne de départ, dans le sas, à moins d’une heure du départ, il y a déjà un peu de monde alors j’effectue un petit échauffement à sec.
7h00 le départ est donné, c’est un peu la bagarre, durant le premier tour à chaque passage de bouée ça coince. Après 1,9km nous sortons de l’eau (28min pour moi) pour repartir faire une deuxième boucle, c’est bon je suis dans mes temps. Sur le deuxième tour je me suis retrouvé plus isolé nageant moins dans les pieds, je sors donc de l’eau en 58min à la 112 ème place au scratch.
Une transition rapide, le temps d’apercevoir mes parents, j’attaque le vélo confiant j’ai 180 km pour remonter. Le vent est soutenu, je remonte petit à petit les places. Je suis plutôt à l’aise sur les parties montantes. Dans la descente vers La Santa un groupe de 4 me dépasse, je reste confiant je les reprendrai dans la prochaine bosse.. Le vent est toujours aussi fort, c’est terrible. Petit à petit je me sens moins bien. Au kilomètre 65 mes parents sont au bord de la route et m’annonce ma place je suis 58ème, il reste encore des places à aller chercher. Je m’aperçois par la suite que mon ravitaillement salé est tombé, c’est pas grave j’ai mon ravitaillement perso qui m’attend en haut de Los Nieves malheureusement je n’en profiterai pas : il est aussi tombé dans la descente sinueuse. Je vais devoir faire qu’avec du sucré. Heureusement j’avais sur moi suffisamment de barres Affysport beaucoup moins sucrées que les powerbars, afin d’éviter une saturation en sucre.
Vers le 100ème kilomètres je sens que ça va être très difficile, je ne suis pas dans un bon jour, le vent est toujours aussi fort. Je passe la Monte du Mirador del Rio avec difficulté, j’essaye de récupérer dans les descentes quitte à perdre des places. Il reste encore 60km et je suis pas au mieux de ma forme. Je me rends bien compte que je ne suis pas du tout dans un bon jour. J’ai plus envie, ça devient une galère et l’arrivée est encore loin. L’envie d’abandonner me passe même dans la tête. Je continue car je sais que vous êtes nombreux à me suivre, de plus la préparation m’a demandé du temps, des sacrifices alors je dois m’accrocher. Au 150ème km je recroise mes parents je leur fais signe que ça va pas trop. J’essaye de retrouver un peu de motivation en me disant que je serai peut-être bien sur le marathon.
C’est avec beaucoup de soulagement que j’arrive au parc à vélo, je vois bien que mon chrono est bien au-dessous de ce que je suis capable de faire. C’est pas grave, je veux croire que je suis encore capable de faire un bon marathon. Je pars sur une allure correct ma blessure que je traîne depuis 1,5 mois ne se fait pas sentir. Au 5ème kilomètre nous avons un fort vent de face. Je m’aperçois alors que le parcours à changer : nous faisons deux boucles de 16km en allant le long de l’aéroport et une petite boucle de 10 km pour finir, ce nouveau parcours permet d’avoir réellement les 42,2km du marathon et non pas les 40,… Je passe le semi marathon plutôt bien. À partir du 24ème km ça commence à coincer un point de côté apparaît je dois donc marcher régulièrement pour le faire disparaître. Je croise régulièrement Yann et les anciens copains du club de Marseilles Alain, Manu et Jérôme.
Au bout de 10h13 (88ème sur 2300), je suis soulagé d’en finir. Je suis très déçu de ma course, c’était une journée SANS. Je suis aussi déçu pour mes parents et Amandine qui m’ont accompagné, j’aurais préféré leur offrir un autre spectacle.
Je pense qu’il faut admettre qu’il y a des journées comme celle-ci. Maintenant j’ai besoin d’un peu de repos pour bien repartir et essayer de trouver des réponses à cette défaillance. Ma blessure au mollet et mon petit accident à vélo n’ont pas été très favorables, malgré ces aléas je voulais comme même y croire.
Je vous remercie tous pour vos différents soutiens.