IRONMAN BARCELONA premier SUB 9…

Publié: 7 octobre 2014 dans 2014
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Dimanche 5 Octobre : BARCELONAn 6h00, le réveil sonne. Il fait encore sombre. Difficile de déterminer la météo. Entre deux bouchées de gâteau sport, nous apercevons des éclairs par la fenêtre. Très rapidement, il commence à pleuvoir. Nous prenons la direction du parc à vélo sous une pluie de plus en plus forte. L’orage est bien là. Nous sommes dans le parc à vélo sous des trombes d’eau. Les éclairs illuminent le ciel. Le tonnerre gronde. Nous finissons de préparer nos vélos rapidement, avant de nous abriter dans les tentes de transition. L’ambiance est particulière. Nous sommes tous trempés et commençons à avoir froid. Chacun enfile sa combinaison pour essayer de se réchauffer et repartir sous la pluie sur la zone de départ. Quelques bruits commencent à courir. Dans ces conditions, la natation va-t-elle être maintenue ? L’eau bleue de la Méditerranée devient de plus en plus marron. Les fortes pluies ravinent les rues et transforment le plan d’eau en une mer agitée marron avec de nombreux objets flottants à la surface (feuilles, petits branchages, plastiques…).Préparation Nous sommes à 10 min du départ. Toujours pas de nouvelle. L’orage s’est calmé. Il reste toujours une fine pluie et un peu de vent. L’organisation nous annonce un WEATHER DELAY de 30 min. Je suis soulagé. Nous allons bien pouvoir nous élancer pour un IRONMAN complet. C’est donc à 9h que la première vague (PRO) s’élance. 9h10 : c’est ma vague qui s’élance. Dès la première bouée située à 200 m de la plage, nous rattrapons les retardataires de la vague précédente. Après quelques coups, je décide de prendre un rythme de croisière. Je fais attention à mes trajectoires et prends bien en considération le vent et les vagues. Petit à petit, je rattrape des bonnets de couleurs des vagues parties devant nous : verts, rouges puis jaunes. Les premiers 1 200 m passent vite. J’entame la grande ligne droite de 2 350 m. Je suis un peu au large des bouées. Du coup, je me retrouve un peu seul : pas de pied à prendre. J’aperçois enfin la dernière bouée qui nous indique le dernier virage. Direction la plage et la sortie. Je sors de l’eau en 1h00 sans forcer. Je suis dans mes temps.

Après une rapide transition, je saute sur mon vélo. Le début du parcours est sinueux et dangereux. Rues étroites, ralentisseurs, chaussées de mauvaise qualité. Après 1 kilomètre, une grosse flaque d’eau. Je ralentis. Il y a bien 20 cm. Je sors de l’eau et découvre que les flasques de ma roue se sont retirées et commencent à s’emmêler très vite. Je m’arrête. Pas le temps d’essayer de les refiler. Je démonte ma roue et les retire. Un petit peu de temps de perdu mais c’est bon je peux repartir. Après 3 km, nous voilà sur la grande route. L’objectif est de rouler en mode économique pour garder des forces pour le marathon. Sur ces premiers 40 km, nous ne sommes pas trop nombreux. La route n’est toujours pas très propre. Certains passages sont sablonneux. Après le premier demi-tour à Montgat, je vois devant moi certains coureurs s’organiser pour rouler à plusieurs. Cela me fait bondir. J’hallucine. Je monte donc à leur hauteur, leur tape sur le dos et leur demande en anglais si tout va bien. Voyant que cela ne les troublent pas, je commence à être beaucoup moins poli. Les insultes fusent. Il me faudra 3 interventions pour calmer leur jeu. Puis, je me résonne. Il ne faut pas que je perde trop d’énergie à faire respecter les règles. Je me reconcentre et rentre dans ma bulle. Les kilomètres défilent. Je suis rassuré de voir passer régulièrement les motos des arbitres et de voir des cartons sortir de leurs poches.

Voilà un petit aparté sur le sujet. Le drafting. Je trouve cela regrettable. Le triathlon IRONMAN est un sport individuel. Pour ma part drafter, c’est TRICHER et non un jeu comme certains tentent de me l’expliquer : ”Tu draftes. Si cela fonctionne, tu fais un super temps à vélo et tu es frais pour le marathon. Si tu te fais prendre, tu as une pénalité de 6 minutes, ça vaut le coup, non ?”. Pour moi, nous sommes sur le même raisonnement que le dopage. Effectivement sur la course, il y a eu un certain nombre de tricheurs. Je suis donc d’autant plus satisfait de ma place et de mon temps. Ils reflètent ce que je suis capable de faire. Et dire de toute façon tout le monde drafte, je dis NON. C’est faux. Il suffit de savoir de temps en temps se redresser et freiner pour laisser les 10 m réglementaires ou appuyer un peu plus sur les pédales pour passer devant. DRAFTEUR = TRICHEUR

Revenons à la course. Je reste donc concentré sur mon alimentation, ma position et ma vitesse afin de ne pas rouler trop fort. Le compteur affiche bientôt les 180 km. Il va être temps de descendre. 4h36min50s. C’est le temps qu’il m’a fallu pour parcourir les 180 km, soit une moyenne de 39 km/h. Je suis dans les temps. Maintenant, voyons comment vont se comporter mes jambes sur ces 42,2 km de course à pied. Je pars donc sur un bon 14 km/h sans m’occuper des personnes que je rattrape ou qui me doublent. Il me faut vingt bonnes minutes pour me sentir bien. Je passe le 10 km en un peu plus de 42 min. Au 14ème km, je croise Julien Drouault qui semble ne pas être dans un bon jour. J’essaye de le motiver et nous parcourons quelques kilomètres ensemble.

Après 1 heure de course, j’ai fait un peu plus de 14 km. Aller, encore 2 heures. Malheureusement au 18ème km, c’est la panne sèche. Je commence à avoir la tête dans le brouillard. Ma vitesse tombe. Je détecte rapidement que je fais une hypoglycémie. Je suis à 2 bons kilomètres du ravitaillement. Doucement, je rejoins le ravitaillement. Le moral a pris un coup. Je prends banane, coca et gels. Je repars en attendant l’effet du sucre. Il me faudra encore 2 bons kilomètres pour retrouver de bonnes sensations. Je suis légèrement en dessous de l’allure prévue mais je me sens bien. A chaque ravitaillement, je m’alimente afin d’éviter un nouveau passage à vide. A 4 km de l’arrivée, je vois que je devrais passer sous les 9h, mais je reste concentré pour ne pas me relâcher. Dans les 2 derniers kilomètres, je savoure. Je passe ainsi la ligne d’arrivée super content et termine en 8h54min09s. orig-IBBE0185 Merci à vous tous pour votre soutien et vos messages. La saison 2014, marquée par une blessure, finalement se termine bien et me redonne confiance. Les heures d’entraînement dans Paris payent.

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commentaires
  1. METAYER dit :

    bonjour,
    je découvres l’univers du triathlon avec différents récits et je suis comme transporté en lisant le tien. merci de faire partager ton expérience.
    j ai le désir de m initier a cette discipline ….
    bravo

  2. […] décidé à rebondir je termine ma saison sur l’Ironman de Barcelone. Je termine pour la première fois un Ironman sous la barre des 9h. Je suis donc satisfait de ma […]

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